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Gustavo Zafra

IL SE PASSE DES CHOSES MYSTÉRIEUSES

                                                                                                                                                             

       

 

                                                                                                                                                      Nouvelle publiée en  2012-13  revue par l'auteur

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             On se demandait au début dans l’entourage des Borel ce qui avait attiré Théo Clauzel chez eux. Lucien semblait ne pas lui prêter beaucoup d’attention et Aline le traitait souvent avec condescendance. Théo habitait sur les quais. Il avait son cabinet de consultation dans son appartement. Théo était psychanalyste. Lucien l’amena un jour chez lui et le présenta à Aline. C’était presque toujours Lucien qui amenait chez eux les futurs nouveaux amis du couple. Théo était surpris qu’Aline soit au courant de ses travaux de chercheur, alors que Lucien par contre ne savait même pas qu’il était psychanalyste. Lucien avait cru comprendre qu’il était médecin généraliste ou chirurgien. En apprenant qu’il était psychanalyste, il sembla déçu. Cette déception prendrait souvent par la suite la forme d’une récrimination distraite maugréée au passage, au moment de l’accueillir : « C’est vrai que vous n’êtes pas chirurgien » ou « C’est vrai que vous n’êtes pas généraliste. » Comme si la vue de Théo lui ramenait à l’esprit le regret d’un sujet à traiter, mais hélas, ce ne serait pas avec lui, tant pis. Théo doutait de sa sincérité mais ne concluait pas pour autant que Lucien se moquât de lui, il se moquait plutôt de lui-même.

             Théo avait fait la connaissance de Lucien quelques semaines après son aménagement sur l’Ile. Il avait dû le croiser à maintes occasions dans la rue principale sans le remarquer. C’était pourtant la même personne qu’il observait de la fenêtre de son cabinet promener son chien tôt le matin. Ou non ? A cette heure Théo se préparait déjà pour recevoir son premier patient. Le jour où il prit conscience du phénomène, il s’empressa de descendre de chez lui et traversa la rue dans la direction du promeneur et son chien. Celui-ci l’accueillit comme s’il le connaissait.

             « Je savais que vous aviez aménagé sur l’Ile, comment se fait-il que je ne vous croise jamais, docteur ? »

             Théo chercha quelque chose à dire.

             « Cela doit être à cause de mon sens de l’orientation. »

             « Ah ! Constantin a eu un problème similaire à son arrivée. »

             Théo sourit dans sa barbe de se voir comparé à un chien. Que devait-il retenir de la comparaison : le chien ? le bâtard (c’était un chien bâtard) ? L’origine du prénom Constantin ?

             « C’est vous qui lui avez donné ce nom ? »

             « Ah non, je n’aime pas à ce point les animaux, mais je dois reconnaître que j’y suis pour quelque chose, je l’ai sauvé de la fourrière, c’était un chien abandonné, il avait le nom attaché au cou. J’ai fait une consultation parmi mes amis et les commerçants de l’Ile : devais-je lui laisser ce nom ou le lui changer ? La consultation dure encore, vous êtes invité à y participer, n’est-ce pas Constantin ? »

             C’était une des multiples versions de l’origine de Constantin, apprendrait Théo par la suite.

             

             Aline lui parla de deux livres de Winnicott qu’elle avait lus. Elle le fit avec une finesse qu’il trouvait surprenante chez quelqu’un qui n’était pas une spécialiste. Elle était traductrice et elle traduisait souvent de la littérature médicale. C’était pour cette raison qu’elle avait dû consulter Winnicott à une certaine occasion. Elle avait dit littérature médicale comme en poussant avec négligence son activité professionnelle dans un coin. Ainsi donc, elle avait consulté Winnicott. Théo supposa qu’en apprenant la profession du nouvel arrivant sur l’Ile, elle s’était renseigné sur lui. Le faisait-elle pour tous les nouveaux arrivants ou un psy était-il quelqu'un qui éveillait particulièrement sa curiosité ? Théo aurait voulu poursuivre sur le sujet, mais il comprit qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire.

             « Si vous vous demandez si je veille sur tout ce qui se passe sur l’Ile, eh bien, il faut croire que je le fais en restant chez moi, je sors très peu, je préfère recevoir chez moi. Mais quand je sors, je choisis avec soin le moment et les circonstances. C’est toujours un événement pour moi et si je peux en faire un événement aussi pour les autres, je le prends comme une destinée. Dites-moi que j’ai raison, docteur. »

             Elle pouvait être une grande malade, l’incarnation du génie d’une grande maladie, et elle l’aurait bien caché, jusqu’à faire ressembler sa maladie à une maladie imaginaire. Une maladie qu’elle aurait inventée pour lui, en hôtesse bienveillante.

             Aline imposait dans la conversation une retenue qui contrastait avec des propos formulés souvent avec aspérité ou avec trop de douceur.

             Théo réalisa que pendant un instant il avait cessé de l’entendre pour entendre autre chose, une rumeur, la rumeur du temps.

             

             Il est exclu que l’un des deux, Aline ou Lucien, lui ait parlé de la mère de celui-ci. Quelqu’un d’autre dût le faire, et involontairement, la malveillance de la part de quelqu’un de leur entourage étant exclue aussi. La découverte le bouleversa, il en rêvait, la science s’offrait à lui, il devint un visiteur assidu.

             Quand dans l’entourage des Borel on faisait allusion à Théo comme au plus solitaire des visiteurs assidus, il ne fallait pas mettre sur le compte des autres visiteurs un poids inexistant de solitude, on ne faisait ainsi que relever l’épaisseur acquise par le mystère de sa présence fréquente chez eux. La condescendance d’Aline, le regret de Lucien qu’il ne soit pas plutôt chirurgien ou généraliste, le rôle inespéré qui lui échouait de cadet officiel. Mais bien sûr, Lucien et Aline en savaient plus sur les raisons de l’assiduité de Théo, beaucoup plus que tout ce qu’on aurait pu imaginer dans leur entourage, ce qui expliquait leur attitude. Il était inutile de chercher à le percer à jour, c’était le message qu’adressait leur comportement à leur entourage, contentez-vous de le voir comme le plus solitaire des visiteurs assidus, et attendez.

             Il se passe des choses mystérieuses sur cette toute petite Ile. C’en était une. Quelqu’un vient un jour y habiter, attiré au début par la perspective – c’est presque la définition d’une Ile, la perspective –, la perspective d’un éloignement en plein cœur de la grande ville, très ancienne et pleine d’histoire et de légendes. Cette perspective est un but dont ni le passage des touristes en été ne saurait le dissuader, ni le snobisme de certains résidents, ni la cupidité de ces propriétaires prêts à louer leurs WC comme des chambres d’hôte aux visiteurs étrangers, rien de tout cela. Et il avait raison, il est récompensé, voilà qu’il est reçu chez un couple dont le comportement donne naissance dans son esprit à l’idée d’un cas. Ce couple hautain prend racine dans un temps qui s’écoule depuis une éternité : un événement clé de leur vie commune offre au nouvel arrivant un sentiment de vacuité magnétique. Ce sentiment l’attire en lui-même avec la force d’une fascination. Elle lui semble, en même temps, tellement éloignée de lui-même, cette fascination, éloignée des préoccupations et querelles dans lesquelles se débat sa subjectivité, qu’il se permet de lui attribuer une objectivité scientifique. C’est peut-être ainsi qu’on fait la science, et si c’est autrement peu importe, on verra, il a trouvé son objet. Il se demande comment il devra faire pour s’y tenir. Il est devenu soudain l’homme d’une Antiquité à laquelle il est le seul à appartenir.

 

             Lorsqu’Aline avait fait la connaissance de Lucien et qu’elle était tombée amoureuse de lui, elle s’était arrangée pour ne jamais rencontrer sa mère. Elle sentait déjà qu’elle allait vouloir vivre avec lui, et vivre avec lui pour toujours. Que si elle le perdait un jour, elle ne se remettrait jamais de cette perte. Elle avait connu pas mal d’hommes, elle avait été femme séduite et femme séductrice. Lucien était pour elle comme une grande maison vide au parquet reluisant sur lequel ses pas résonnaient à l’infini. Il avait une âme qui débordait et la femme qu’elle était devenue au bout d’une vie sentimentale enfin sans regrets croyait passionnément à l’âme. Elle aimait le son de ses propres pas dans cette maison vide, la liberté qu’elle respirait. Elle voulait vivre avec Lucien, mais elle avait une crainte. C’était une bizarrerie, une excentricité, une lubie, une tare... Comment devait-elle appeler cela ? Le pire était qu’elle ne concevait pas de s’en défaire. Le pire c’était une manière de dire…

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             Aline était convaincue que tôt ou tard, dans l’intimité psychologique de son couple, des traits du caractère de la mère de son mari apparaîtraient chez la femme mûre qu’elle serait devenue, à son insu, en traîtres. Elle ne pouvait pas admettre cela. Le temps lui manquait pour y réfléchir, Lucien venait de lui proposer de vivre ensemble. Elle ne se serait pas pardonné de refuser ce que la vie lui offrait, se disait-elle. Elle accepta, mais mit comme condition de ne jamais rencontrer sa mère. Si des traits de cette femme devaient tôt ou tard apparaître chez elle par l’influence insidieuse du fils, ne pourrait-elle conjurer cette sorte de malédiction en les ignorant absolument ?

             Il n’y avait donc aucune chance que Théo rencontre la mère de Lucien chez eux un jour. Il y retournait dans le seul but de creuser ce sentiment de vacuité qui le fascinait. Dans un esprit purement scientifique.

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            On apprit, dans l’entourage des Borel, que la mère de Lucien était gravement malade et qu’elle ne survivrait pas. Les yeux se tournèrent vers Théo. On venait d’établir une relation entre la mère de Lucien et la solitude du plus solitaire de visiteurs chez les Borel. La mort à l’œuvre. Le seul mystère équivalent à celui de la relation de Lucien avec sa mère, ou de l’inexistence de toute relation entre Aline et elle, était le mystère de l’assiduité de Théo chez eux. Théo n’était pas dupe de cet intérêt, il y allait de la survie du mystère en général, il faut que le mystère survive, comme on dit du spectacle qu’il faut qu’il se poursuive. On subodorait la possibilité d’un dénouement. Comment allait réagir Théo ?

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            Voilà que Théo était sur le point de se marier. La date approchait. Pourtant, il n’avait pas encore présenté sa fiancée à Aline et Lucien. Sophie avait emménagé chez lui depuis presque un an, et il ne l’avait jamais amenée chez les Borel, il continuait d’y aller seul. Il ne leur en avait même pas parlé. On ne peut pas dire qu’il attendait de choisir le bon moment puisqu’ils ne pouvaient pas ne pas être au courant. Qu’attendait-il ?

             Il leur en parla enfin. Il leur dit que Sophie et lui allaient bientôt se marier et qu’il aimerait la leur présenter. Sophie, dont le nom n’avait jamais été prononcé avant. Une fois cette démarche accomplie, Théo différa pourtant encore le moment de l’amener chez eux. Entre temps, la mère de Lucien, comme il était attendu, décéda.

             Théo offrit à Lucien de l’accompagner dans les démarches qui s’imposaient. Lucien accepta. Il n’avait pas besoin du soutien ni de la consolation de personne, Aline ne serait pas avec lui, c’était évident qu’il le faisait pour Théo, Théo qui allait bientôt se marier. Il se montra bienveillant avec celui-ci, pendant tout le temps qu’ils passèrent ensemble à accomplir les démarches liées aux préparatifs et à la célébration des funérailles, comme s’il savait que la mort de sa mère était une grande perte pour Théo. On l’entendit même lui dire, avec humour : « Tant pis si vous n’êtes pas chirurgien ou généraliste. »

             A les voir ensemble dans ces circonstances, Lucien l’homme mûr un peu engoncé dans les habits qui allaient à sa grande taille comme dans des remparts d’où émergeait sa grande tête, et Théo dont la maturité encore récente, la taille moyenne et la banalité des traits semblaient ennoblies par la proximité de l’aîné, le plus jeune ressemblait à un jeune veuf, plus perplexe qu’accablé. Quelle apparence cocasse et tragique ! On aurait dit qu’il y allait avoir dénouement, effectivement. L’entourage des Borel n’en revenait pas de ce hasard qui fait si bien les choses.

 

             De temps en temps, Sophie rentrait dans le cabinet de consultation de Théo en son absence. Elle ne savait pas ce qu’elle allait chercher là, mais elle ressortait toujours insatisfaite. Depuis qu’ils avaient décide de se marier, Théo parlait de déménager dans un appartement plus grand où ils pourraient mieux séparer les deux espaces, l’espace de sa vie professionnelle et l’espace de leur vie privée. Sophie craignait ce déménagement, elle craignait cette séparation. « Le mariage, je veux bien, mais pas la séparation » lui avait-elle dit, avec un rire nerveux, elle était embarrassée de s’être si bien exprimée.

              Sophie n’était pas une femme à subir passivement ses craintes. S’armant de courage, elle décida de prendre l’initiative et d’aller voir une agence immobilière. Elle se renseigna sur des agences sur l’Ile, il n’était pas question d’aller ailleurs. Elle s’arrêta à la première adresse sur la liste. Elle alla voir. C’était l’adresse d’un local à la façade étroite, coincé entre deux boutiques. En regardant de près la devanture, elle eut un choc : ce n’était plus une agence immobilière mais un bureau de pompes funèbres. Elle s’affola et au lieu d’entrer et chercher à comprendre sa méprise, fit demi-tour et retourna précipitamment chez elle.

             Théo la trouva au fond de leur lit, en larmes. Elle lui raconta ce qui s’était passé, ses craintes et le fiasco qu’elle avait subi en essayant de les vaincre. Mais il ne fallait pas se tromper sur ses larmes, elle n’était pas prête à partager complètement ses craintes avec lui, pas jusqu’à la démission. Ainsi garda-t-elle pour elle le détail des visites qu’elle faisait de temps à autre à son cabinet. Maintenant non seulement elle ignorait ce qu’elle allait chercher là, mais elle ignorait aussi pourquoi elle ne le lui avait pas dit. Elle avait enfermé à double tour le contenu de ses craintes. Elle imagina ce que Théo lui aurait dit : « Ne t’inquiète plus, enfin il y a un contenu. » Et elle fut embarrassée de se l’être si bien exprimé à la place de Théo.

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             Théo ne chercha pas à ramener le quiproquo à de justes proportions en lui expliquant que là où il y avait maintenant un bureau de pompes funèbres il y avait eu jusqu’à très récemment une agence immobilière. Il ne croyait pas à ces justes proportions. Il décida de faire la seule chose qu’il avait à faire pour apaiser ses craintes.

             Il aurait pu se présenter avec elle chez les Borel sans les prévenir, mais les appeler avant était une manière de s’excuser de ne pas l’avoir encore fait. Ce regret exprimé ne pouvait rien changer à comment les choses s’étaient passées, une prière non plus n’aurait rien changé à comment elles allaient se poursuivre, pourtant c’était bien une prière.

             « Oh, mais amenez-la, bien sûr ! – s’exclama Lucien. Nous serons ravis de faire enfin sa connaissance. »

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             Il y avait ce soir-là chez les Borel, entre autres, le président de la Chambre de commerce suédoise et le propriétaire de la crèmerie sur la rue commerçante. Maria Miller, la peintre franco-canadienne, amie intime des Borel, était là aussi, elle fit à Théo un geste de la main, avec sa douceur habituelle, comme pour l’encourager.

            « On dirait que vous avez pleuré – dit Aline à Sophie, en l’accueillant. Les préparatifs du mariage ont déjà atteint ce niveau de débordement ? »

            « Oh, le mariage ! – s’exclama Sophie, d’un air incrédule, comme si elle était heureuse et soulagée qu’on lui rappelle un bonheur qu’elle avait complètement oublié ou négligé.

             Et pourtant, comme cela l’occupait depuis des mois ! Malgré elle, au début. Mais elle avait fini par se laisser entraîner dans cet absurde tourbillon. Théo lui-même, consterné et découragé, avait cessé de lui prier de simplifier les choses, d’arrêter de suivre les souhaits de sa famille.

             « Vos parents doivent être très heureux. »

             « Ils aiment beaucoup Théo. »

             « Nous aussi. »

             Sophie regarda Théo, un peu étonnée, comme si elle venait de faire une découverte, mais elle ne trébucha pas sur cet étonnement, au grand soulagement de Théo.

             « Très heureux, oui. Surtout ma mère. Vous savez comment sont les mères. »

             Le Suédois et le commerçant s’amusaient béatement du double sens involontaire que prenait la conversation. Maria Miller apportait déjà le champagne.

             « Nous allons boire à votre mariage – dit Lucien à Sophie, en lui tendant une coupe. J’avais mis le champagne au frais depuis longtemps. Pour tout vous dire, nous nous demandions quand Théo allait enfin se décider à nous faire la surprise de vous amener. »

             Émoustillée par le champagne et encouragée par Aline, Sophie se laissa aller à parler d’une chose et d’autre. Elle enchanta tout le monde. Elle eut tellement de succès, que le Suédois les invita en Suède en voyage de noces tous frais payés par la Chambre de commerce suédoise, et le propriétaire de la crèmerie promit de les fournir gracieusement en plateaux de fromages pour la réception.

             En sortant de chez les Borel, Théo dit à Sophie :

             « Ne compte pas trop sur les plateaux de fromages, dès qu’il apprendra qu’Aline et Lucien ne viendront pas au mariage, il ne se considérera peut-être pas tenu d’honorer sa promesse… »

            C’était ce que Théo souhaitait.

             « C’est la seule chose drôle que tu aies dite de toute la soirée ! » s’exclama Sophie.

             Elle ne pensait pas qu’il parlait sérieusement. Pourquoi les Borel n’iraient-ils pas au mariage ? Elle était épuisée, ivre plus que du champagne de cette joie insensée par laquelle elle s’était laissée emporter. Elle savait qu’elle n’irait plus dans le cabinet de Théo en son absence et sans le lui dire. Elle riait et s’accrochait à son bras de tout son poids.

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             Le lendemain, le propriétaire de la fromagerie appela Sophie et la pria de passer à la boutique. Théo paniqua, ils n’allaient pas pouvoir refuser les plateaux, il se mit à craindre l’invitation du président de la Chambre de commerce suédoise. Il appela Lucien et lui demanda de lui faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas accepter son invitation.

             « Je ne saurais pas quoi lui dire, mais ne vous inquiétez pas – lui dit Lucien, Aline trouvera un argument . Il est très exubérant quand il boit, et le problème est que le lendemain il tient à ses paroles comme un condamné à mort. »

             Aline expliqua donc au Suédois que la tradition voulait qu’un psychanalyste choisisse l’Italie pour son voyage de noces. « Ah bon, c’est dommage – dit le président de la Chambre de commerce suédoise. Voilà donc ce que nous allons faire : vous deux vous ferez le voyage en Suède à leur place. » Aline allait soulever une objection mais le Suédois l’arrêta : « Vous n’allez pas me dire que la tradition veut que vous aussi vous alliez en Italie ! »

             Aline et Lucien étaient absents lors du mariage de Théo et Sophie. Ils étaient partis en Suède, tous frais payés par la Chambre de commerce suédoise. Il se passe des choses mystérieuses sur cette petite Ile.

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