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Gustavo Zafra

PASSEZ NOUS VOIR

                                                                                                                                                             

       

 

                                                                                                                                                      Nouvelle publiée en 2012-13 revue par l'auteur

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             Pour leurs amis, habitués à leur rendre visite à leur appartement, le séjour à l’hôtel d’Aline et Lucien allait être une période d’anxiété. Le temps attendait en embuscade. On aurait dit la répétition générale de leur départ définitif. Une puissance supérieure sommait le petit monde qui gravitait autour d’eux – à première vue sans raisons bien précises – de commencer à s’habituer à ce que leur éventuelle absence signifiait déjà en creux dans leurs existences.

             Il faut dire d’abord que chez les Borel on était toujours de passage. Ils n’adressaient jamais d’invitations à quelque chose de spécifique, ils se contentaient de dire Passez nous voir.

             Dans quel but allait-on exactement chez eux ? Pour les voir ? Pas seulement. Rencontrer les autres personnes que ce Passez nous voir rassemblait ? Pas seulement. Tomber sur Quiconque ? Surtout !

             Évidemment, on ne tombait pas toujours sur un Quiconque d’aussi accompli que le président de la Chambre de commerce suédoise, ce qui arriva à Théo et Sophie Clauzel, peu de temps avant leur mariage. Pris d’une exaltation plutôt comique et qui fit lever les yeux au ciel à tout le monde, sauf à Aline et Lucien, le Suédois invita les futurs mariés en voyage de noces en Suède, tous frais payés. C’était extravagant, il venait de les rencontrer.

             Il était peut-être ivre, mais pas d’alcool même s’il avait beaucoup bu, pour l’alcool on pouvait faire confiance à sa bonne descente. Il était de ces êtres pour qui le plaisir de boire dépend entièrement de la bonne compagnie. Il était ivre du sang qui coulait dans ses veines à ce moment-là. Le bonhomme se coulait dans l’ambiance toujours improvisée de la soirée comme dans les eaux d’une source thermale lunaire. Une mélancolie ancienne l’amenait à prendre son bien-être pour une prémonition dramatique. À ces moments, il rusait avec lui-même. C’est ce qui était arrivé. Comme il lui arriverait par la suite, quand il deviendrait un habitué, de se mettre soudain à danser tout seul , sans musique, même s’il bougeait très mal, sans aucun rythme. Lucien prendrait l’habitude de le raccompagner chez lui, deux rues plus loin. Il en profitait pour promener son chien.

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             Théo soutenait que le sens de la sociabilité qui se dépensait autour des Borel, et avec eux comme prétexte, se trouvait surtout dans la dernière option : on allait chez eux pour tomber sur quiconque. Ce qui ne pouvait arriver que très rarement. Ce Quiconque était surtout une légende.

             La thèse de Théo aurait pu rester invérifiable si les Borel n’avaient pas été obligés de déménager dans un des petits hôtels de l’Ile – il y en avait trois – à quelques mètres de chez eux –. Ils fuyaient le bruit et la poussière des travaux dans leur immeuble.

             À l’hôtel, Aline et Lucien rencontraient parmi les clients des gens qu’ils auraient volontiers invités chez eux. Lucien plutôt le matin, au moment du petit-déjeuner, qu’Aline prenait dans la chambre.

             Aline aimait beaucoup s’installer à travailler dans la salle du petit-déjeuner au milieu de l’après-midi. Il régnait alors dans ce petit hôtel trois étoiles une atmosphère de recueillement, la plupart des départs et arrivées se faisaient le matin, au milieu de l’après-midi beaucoup des clients étaient sortis et les employés avaient fini le gros de leur travail. De temps en temps quelqu’un passait une tête, une femme ou un garçon de chambre, ou un client arrivé le matin même et qui n’avait pas encore pris le temps de visiter. Aline levait les yeux de son travail, son visage était toujours accueillant.

             Les clients avec qui Aline et Lucien sympathisaient tout naturellement étaient des gens qui dans leur appartement auraient pu devenir ce Quiconque dont parlait Théo. Ils avaient le potentiel, disait Sylvie Lafargue-Médina. Sylvie avait une boutique dans la rue commerçante, où elle vendait des chapeaux et des bijoux qu’elle confectionnait elle-même.

            On attendait de ces invités avec du potentiel une sorte de débordement fantastique de la personnalité qui ne devait pas nécessairement prendre la forme d’une générosité sonnante et trébuchante comme cela l’avait été dans le cas du président de la Chambre de commerce suédoise. Il suffisait que la personnalité se dévoile comme par hasard ou par accident, un éclat pourrait alors se produire et on verrait leur firmament intérieur. Théo était un peu perplexe que sa thèse ait débouchée sur cette dramaturgie. Il s’amusait à considérer le phénomène comme une sorte de création collective. Création collective d’un invité qui resterait aussi improbable que monsieur ou madame Quiconque. Mais Lucien tomba sur cette Catherine Vernon dans le lobby de l’hôtel, et Théo, encore plus perplexe, se dit : « Je dois me rendre à l’évidence, mais à quelle évidence ? » Catherine Vernon était une ancienne actrice des années soixante, disparue des écrans depuis des décennies avec plus de glamour que de gloire, et partie faire alors une éphémère carrière de journaliste semblait-il, en Italie.      

             Le regard de Lucien fut le détonateur. Catherine Vernon ne s’y attendait pas, mais pas du tout. Elle était déjà revenue dans cette ville dans des circonstances semblables et cela ne lui était jamais arrivé. Elle restait étonnement gracile à son âge, elle portait des ballerines et marchait vite. Sur son visage la moue caractéristique de sa belle bouche n’avait pas été complètement emportée par l’âge, ni effacée par le bistouri d’un chirurgien plastique, et son regard sombre restait concentré, mais cela n’aurait pas suffi à faire d’elle quelqu’un que des passants reconnaissent dans la rue. L’oubli avait fait son travail de deuil depuis longtemps, elle traversait en inconnue des rues pleines de monde. Elle ne s’émouvait pas, elle n’espérait pas autre chose, ce n’était pas le désir ou le besoin de renouer avec son passé qui la ramenait dans cette ville, elle était venue pour accomplir le devoir de rendre visite à un vieil oncle très malade, et elle voulait profiter du séjour pour passer chez le notaire avec sa sœur et régler l’affaite de la maison héritée de leurs parents à Boulogne-Billancourt. Cela ne devait lui prendre que deux ou trois jours.

             Elle ne fut pas troublée mais amusée presque à contrecœur que cet homme au regard attachant l’ait reconnue.

             « Je vous avoue que je serais incapable de dire les titres des films dans lesquels je vous ai vue jouer. Ni les noms des réalisateurs. Ni qui étaient les autres acteurs. »

             Pour faire son mensonge plus sincère, il ajouta :

             « Dans un de ces films, ne portiez-vous pas un uniforme de l’armée napoléonienne qui ne trompait personne ? »

             Elle en fut rassurée, pendant un instant elle avait craint d’avoir affaire à un cinéphile.

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             Il était presque onze heures et demie, mais Sylvie était encore dans sa boutique. Elle rangeait, nettoyait, tournait en rond devant le regard du docteur Polet. Depuis que les Borel habitaient à l’hôtel, elle avait beaucoup de mal à quitter sa boutique le soir. D’habitude, une fois par semaine, en rentrant le soir chez elle, elle s’arrêtait chez eux. Pas aussi souvent qu’on aurait pu le croire en la voyant tourner en rond, c’était comme si on l’avait privée d’une habitude quotidienne.

             « Il n’a pas encore été remplacé, vous ne trouvez pas cela étrange ? »

             Elle parlait du président de la Chambre de commerce suédoise.

             « Peut-être… Peut-être que nous n’allons pas tarder à entendre parler de malversations financières. »

             « Et elle, croyez-vous qu’elle reviendra un jour ? Moi, je ne le crois pas. »

             Maintenant, elle parlait de Catherine Vernon.

             Ces derniers temps, le docteur Polet rentrait aussi plus tard sur l’Ile. Il s’attardait beaucoup plus que d’habitude à l’hôpital. Il n’était jamais allé seul chez les Borel, sa femme le précédait. Une fois par semaine elle rendait visite aux Borel en rentrant de l’hôpital (elle était aussi médecin chirurgienne.) Il prenait juste un verre, elle apportait une bouteille à chaque fois. Depuis que les Borel logeaient à l’hôtel, il avait du mal à quitter l’hôpital. Sa femme se moquait de lui.

            L’hôtel était un de ces hôtels que dans les guides on classe en hôtels de charme. Un petit hôtel très calme dons la décoration émerveillait les visiteurs. Il avait à peine vingt-trois chambres et il n’y avait pas de bar. A partir de vingt heures il n’y avait qu’un seul employé, le veilleur de nuit.

             « Je me suis renseigné sur son vieil oncle » dit le docteur Polet.

             Il parlait de l’oncle mourant de Catherine Vernon.

             « Moi aussi. Il a effectivement été Monsieur Cinéma pendant plusieurs semaines dans les années soixante-dix, par là. Il paraît que l’animateur disait de lui que c’était le concurrent le plus casse-pied qu’il avait eu dans toute sa carrière. »

             « Il est à Bichat. »

             « Comment va-t-il ? »

             « Selon son médecin, que je connais bien, il n’en a pas pour longtemps. Mais je dirais, par les renseignements qu’il m’en a fournis, que c’est le cas typique du patient qui pourrait jouir d’un miraculeux et momentané rétablissement avant de s’éteindre. »

             « Un casse-pied, c’est donc vrai. »

 

             Catherine Vernon était maintenant repartie, le professeur Lester Bell était arrivé.

             Quand il arrivait de son université aux États-Unis pour présider la United Global Network on…, dont il était le vice-président, Lester Bell logeait toujours au même hôtel sur l’Ile. On ne pouvait pas attribuer cette habitude à un attachement particulier pour ce coin de la ville ou pour l’hôtel, il ne se promenait presque jamais dans les rues ou sur les quais, on venait toujours le chercher en voiture et on le ramenait en voiture ou bien il commandait un taxi, et quant à l’hôtel même, il prenait toujours le petit-déjeuner dans sa chambre, s’attardait rarement dans l’entrée, où il trépignait s’il devait attendre la voiture qui venait le chercher ou le taxi qu’il avait commandé, et comme disait la femme qui servait le petit-déjeuner, il ne connaissait pas le chemin de la cuisine, il ne connaissait que le chemin du congélateur, où il avait la manie de déposer des paquets en plastique au contenu suspect sans en demander l’autorisation.

            Le professeur Bell était très exigeant avec le service, surtout quand il n’était pas accompagné de sa femme, à qui on n’entendait jamais dire un seul mot en sa présence, mais dont personne n’échappait au regard peu amène. Le professeur était enquiquineur avec les réceptionnistes, qu’il avait tendance à prendre pour ses secrétaires personnelles. Et il était le seul Américain à respecter rigoureusement le service compris du syndicat de l’hôtellerie et de la restauration française : il ne laissait jamais de pourboire.

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             C’est du veilleur de nuit que la femme qui servait le petit-déjeuner et le personnel de chambre apprirent ce que contenaient les paquets suspects que le professeur Bell planquait dans le congélateur : des organes de chauves-souris. Ils ne savaient pas s’ils devaient le croire lorsqu’il parlait des livres du professeur Bell comme s’il les avait lus. Par contre, ils ne doutaient pas un instant de la véracité de ce qu’il leur racontait quand il s’agissait des incidents cocasses qui lui arrivaient avec le professeur Bell la nuit, comme la fois où celui-ci s’était fait virer d’un taxi par un conducteur à qui il avait reproché son manque d’hygiène. Le conducteur avait arrêté brusquement la voiture et lui avait ordonné de descendre, ce que le professeur Bell avait refusé de faire. L’homme l’avait alors sorti de force et l’avait un peu malmené sur le trottoir.

             Choqué, le professeur Bell avait été incapable de se repérer, il ne savait plus où il se trouvait. Il avait alors appelé l’hôtel de son portable et avait dit au veilleur. « Paul, je ne sais pas où je suis, retrouvez-moi. » Le veilleur de nuit avec le plus grand sérieux lui avait répondu : « Pas de problème, Lester. Je lance les recherches, mais continuez à marcher pour que les radars vous repèrent plus facilement. » Le professeur Bell avait erré un bon moment, l’air ahuri à faire peur aux passants, jusqu’à ce qu’une voiture de police qui faisait sa tournée s’arrête devant lui et le ramène à l’hôtel. Le veilleur était d’origine grecque, il s’appelait Paul Panagiotis. Depuis cet incident, le professeur Bell l’appelait Le Rigoloou de nuit.

             Il y avait une chose que le veilleur ne racontait jamais à ses collègues. Il ne leur racontait jamais que de temps en temps il assistait aux arrivées tardives du professeur Bell et à ses vains efforts pour retenir entre ses mains la main de la femme qui l’accompagnait. Hélas, la main de la femme tenue par sa propriétaire de plus en plus au bout du bout de son bras, finissait par s’échapper, et elle s’envolait, cette précieuse main, elle battait vraiment des ailes devant le nez pointé en l’air du professeur Bell. Le professeur Bell était petit, maigre, à presque soixante-dix ans il avait une figure d’ado chétif.

             La femme partie, le docteur Bell restait dans le séjour à ne pas savoir quoi faire. Accablé par le dépit, il était incapable de se décider à monter tout de suite dans sa chambre. Il se tournait vers le veilleur.

             « Alors, le Rigoloou, de quoi allons-nous débattre ce soir ? »

            Le veilleur se levait de sa chaise avec courtoisie et d’un geste bienveillant l’invitait à s’asseoir en face de lui.

            « Votre baisemain n’est pas encore au point, Lester. »

             Un soir, le professeur Bell osa lui demander :

             « Que me conseillez-vous ? »

             « Prenez des leçons de danse. »

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             Depuis plusieurs années, on évoquait chaque fois l’hypothèse Lester Bell pour le prix Nobel de biologie. Il n’y croyait plus. Le veilleur lui avait concocté une épitaphe pour « pimenter vos cendres », que Lester approuvait : « Ci-gît Lester Bell, à qui on a refusé le Prix Nobel. Il était un ancien de Yale et il aimait la France, qu’il visitait souvent et où il n’a jamais laissé de pourboire. »

             Après presque un millier d’articles dans des revues scientifiques et soixante-cinq livrés écrits pour la communauté scientifique, le professeur Bell projetait d’écrire un livre de vulgarisation pour les profanes. Il se foutait des profanes, ce qu’il voulait c’était voir un livre de lui traduit en français, il aimait le français, qu’il parlait très mal et qu’il lisait assez bien. Évidemment, aucun de ses livres pour scientifiques ne serait jamais traduit, il n’y avait pas de raison, ceux qui pouvaient les comprendre les lisaient en anglais. Paul le Rigoloou lui disait : « Lester, je les comprends parce que je les lis en anglais, si je les lisais en français je devrais admettre que je n’ai rien compris. »

 

             « J’en étais restée à ce qu’il avait fait lui-même le deuil de ce prix Nobel. N’est-ce pas vous-même qui pour me faire comprendre le peu de chances qu’il avait, m’aviez dit que chez les bookmakers anglais sa côte était inexistante ? Comme si je comprenais quelque chose à la monarchie anglaise ! »

             Sylvie Lafargue-Médina tourne et retourne dans ses mains un chapeau, en faisant la grimace.

             « Ce n’était pas tout à fait exact – dit le docteur Polet. Maintenant on sait qu’il y a quelqu’un qui a parié sur lui. »

             « Qui a parié sur lui et qui a gagné ? De l’argent ? »

             « Je crois que pour cela, il aurait fallu que d’autres parieurs le suivent. »

             « Mais quelqu’un a parié sur lui. »

             Sylvie n’en revient pas.

             « Parier sur un candidat au prix Nobel, quelle idée ! »

             Elle lève les yeux vers le docteur Polet.

             « Il y a quelque chose qui vous tracasse, docteur. »

             « Ils rentrent quand, Aline et Lucien ? »

             « Personne ne le sait. Avaient-ils l’intention de revoir là-bas l’ex-président de la Chambre de commerce suédoise ? Êtes-vous au courant ? »

             « En partant, ils ont dit à ma femme qu’ils n’avaient aucune nouvelle de lui… »

             « Cela veut dire non. »

             « Peut-être. »

             Ils restent un moment en silence. Sylvie contemple le chapeau avec découragement. Le docteur Polet évite de le regarder, il n’a aucune envie qu’elle lui demande son avis. Il se met à raconter :

             « Le jour où la nouvelle du prix Nobel a été annoncée, je suis tombé sur le veilleur de nuit en rentrant chez moi. Il était tard et il était sorti sur le trottoir se dégourdir les jambes. »

             « Ah ! Il vous a appris des choses, non ? »

             « Il m’a dit qu’il croyait au hasard. »

             « Ce doit être pour ça que le professeur Bell l’appelle le Rigoloou. Avec quel argent il a pu parier ? »

             « Il a emprunté à Lucien. »

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            Leur départ pour Stockholm pour assister à la cérémonie de remise du prix Nobel à Lester Bell éclaircit la vie qu’Aline et Lucien menaient déjà à l’hôtel d’une lumière que personne n’aurait jamais imaginée aussi crue. On commença alors à parler très sérieusement de la vie éternelle des Borel. C’est le docteur Polet qui lança l’épithète comme un pavé dans la mare. Théo Clauzel ne pouvait pas ne pas réagir, il en profita pour apporter sa réponse à la question Dans quel but va-t-on chez les Borel. Il répliqua à la vie éternelle du docteur Polet par la jeunesse perdue. C’était cela qui se jouait éternellement chez les Borel. Pas la nostalgie de la jeunesse perdue, mais l’annonce toujours égarée comme une lettre sur son chemin de mauvais augure. Et rarement mauvais augure n’aura été autant motif de gaieté. Entendre Théo parler de jeunesse perdue faisait rire tout le monde. Théo était un homme jeune, il avait encore du temps devant lui avant d’arriver à leur point de déchéance – on savourait le mot. Il était le jeune dans l’entourage des Borel.

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             Sylvie Lafargue-Médina reçut une carte d’Aline, signée dans un coin par Lucien, où elle lui demandait de transmettre ses pensées à tous, et à Théo un message un brin moqueur : « Cher Théo, qu’est-ce que j’apprends ? Il paraît que vous commencez à trouver votre place dans le monde ? »

             Par qui avait-elle appris ce petit événement et d’autres qui émaillaient la vie qu’ils poursuivaient sur l’Ile en corps absents, cette répétition générale de leur départ définitif qu’était devenue leur vie depuis qu’ils logeaient à l’hôtel ? Depuis qu’ils étaient partis à Stockholm ? Mystère. Sur l’Ile tous se soupçonnaient les uns et les autres, mais personne ne se dévoilait.

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